A toi mon ex… dépression

Tu es l’ennemi que je ne pensais pas un jour rencontrer, un camarade de route qu’on veut semer. 
Un compagnon un poil squatteur, auquel on s’habitue silencieusement. 
Comment des gens qui sourient 10h par jour peuvent traîner avec toi ? Comment peut-on te fréquenter quand on a une famille, un ou une amoureuse, des amis ?

Au début, c’est une perception qui change, puis un jour des sentiments…Petit à petit son image dans le miroir est de plus en plus floue, déformée et sombre…
La parole devient difficile, les mots ne sont plus les mêmes…on acquiert un nouveau vocabulaire.
On se surprend à limiter ses projets, limiter ses envies mais on est là on vit : dîner, anniversaire, soirée, boulot, apéro…on donne le change mais une fois dans la voiture, dans le silence de la salle de bain ou dans son lit alors notre autre nous resurgit.

Le lit… il devient le plus bel endroit de la Terre, dormir la plus belle des activités et pleurer une nécessité.
Tu as prévu quoi ce weekend ? Difficile de répondre « pleurer et dormir » mais ce programme est le meilleur.
Comment on est arrivé là ? On ne sait pas…Comment sortir de là ? On croit savoir mais on ne peut pas.
Un pas en avant, puis deux… un jour sans pleurer puis trois jours et on se dit « Cool ça y est on est redevenu nous »….
Mais c’est quoi ce nous ?Pourquoi je suis si triste et fatiguée ? Pourquoi je n’arrive pas à me réjouir de ce que j’ai ou ce que je suis ?
Et hop en quelques secondes on retrouve notre meilleur compagnon, celui qui nous habite depuis quelque temps.
On peut dire déprime, dépression, mélancolie…Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas ce que tu fais dans ma vie mais je veux que tu t’en ailles…
Mais ouvrir la porte pour te laisser partir …je n’y arrive pas, la porte est trop lourde !