Ça c’est pour les pauvres !
Les brocantes et les marchés c’est pour les pauvres !
Depuis quelques temps je me suis découvert un kiffe pour les brocantes et surtout les objets chinés.Il y a quelques années je faisais les brocantes avec Sanda (alias Qissatibooks sur insta) et A. et un nouveau monde de bons plans s’était ouvert à moi…
Maintenant que je suis une femme dans la fleur de l’âge, avec des goûts plus affirmés, une volonté de faire mieux… le recours aux objets de seconde main m’apparaît davantage comme une évidence là où avant cela me semblait être une « gène ». Je n’irai pas jusqu’à honte mais je n’étais pas à l’aise à l’idée de me dire que j’allais acheter des choses que d’autres avaient déjà utilisés ou qu’ils ne voulaient pas utiliser .
Retour vers le Futur
Je ne suis pas issue d’une famille riche et comme beaucoup on a eu des vaches maigres ; pendant une période on allait chercher des colis alimentaires au Resto du coeur (pour les donc c’est ici) et au début j’aimais bien !
C’était comme aller dans un magasin où on revenait avec des gâteaux de marque là où ma mère elle achetait plutôt du ED lol ; idem pour le marché, ma mère nous achetait des vêtements aux marchés, ramenait des fruits et légumes de fin de marché, elle avait toujours des bons plans ; elle était la référence des bons plans pour tous nos proches et cela pour n’importe quel besoin.
J’ai vu ma ma mère porter des marques de Haute Couture en la dénigrant car elle ne les avait pas acheter dans les grands magasins (Oh my Google que j’avais tort, cette dame est la personne la plus stylée de tout mon univers et son carnet de contact se monnaie, son dressing fait 20m2 de tous les styles, toutes les marques… mais bref j’étais stupide)
Puis j’ai un peu grandi et les réflexions des gens m’ont fait voir les choses autrement : on était réellement pauvres et voir des assistés !
Je ne voulais plus de fruits ou légumes moches et dans des cagettes, je voulais des vêtements de chez Monoprix, je voulais les mêmes gâteaux que mes amis (Mélanie si tu me lis, je pense souvent à ton papa qui achetait selon moi les meilleurs gâteaux et qui me laissait en prendre plein plein. C’était un vrai bon monsieur au bon cœur) …
Heureusement pour nous la situation s’est améliorée mais j’ai rejeté toutes les choses qui étaient liées aux dons ou utilisation de seconde main !!
Je ne voyais pas le potentiel dans les choses mais la valeur que la communauté leur donnait.
Il valait mieux acheter que récupérer …
Et comme on évolue et on devient sage, j’ai grandi, mon pouvoir d’achat aussi et vous savez quoi ? J’ai commencé à acheter des vêtements par moi même et je privilégiais ceux de la rue de la Basilique à Saint Denis (connaisseur connaît), les puces de Clignancourt etc.
Quand j’ai débuté la vie active, mes collègues ne jurait que par Sandro, Comptoir des cotonniers, Zadig, The Kooples… ah ah je les ai vite quitté (la qualité ne valait vraiment pas les sommes demandées), je suis la fille de ma mère !!
Et au niveau de la nourriture faire mes courses chez Lidl ou Carrefour vs Monoprix ne me semblait plus un souci …
L’ouverture d’esprit et la conscientisation de ce qui m’entoure m’ont également permis de changer de position sur la surconsommation, le recyclage etc .
J’ai partagé ausi avec Matthieu Lukasi; fondateur de GobUse une start up qui recycle les gobelets et désormais aussi les masques et très honnêtement j’ai retenu que ce qui était considéré comme un déchet par certains était un trésor pour d’autres.
Mes amis camerounais disent « Torchon peut devenir serviette »Matthieu nous a présenté son travail et le fait de se dire que les gobelets en plastique jetés pouvaient servir à créer des prothèses médicales par exemple, et bien je n’y avais jamais songé ! Les masques qu’on jette peuvent être transformés par exemple en brique pour construire des meubles ou autres.
De la poubelle peut jaillir des objets utiles à tous !
J’ai aussi installé l’application Too good to Go, me suis inscrite à des groupes sur le minimalisme, pour les dons de choses, la restauration de produits…Je mange ce que les gens ne veulent pas manger, je donne ce que je ne veux pas utiliser, j’essaie de moins gâcher …
Chiner c’est valoriser
Avec le temps les envies de décoration et ameublement ont trouvé leur place dans ma vie aie aie ; Ikea, Action, Alinéa ohhhh Et depuis deux ans, même transformation, je passe davantage de temps sur Etsy et sur les sites de hack Ikea, les forums de DIY etc.
Attention je ne suis absolument pas manuelle et je suis très nulle en chine /marchandage mais quel plaisir d’aller sur des brocantes !!
Je prends plaisir à imaginer retaper une table, rénover un fauteuil, commander une commode à un artisan plutôt que d’acheter un meuble en série.
Sundae commence à s’y faire aussi, et j’ai le secret espoir que cette démarche devienne un réflexe.
Pour notre anniversaire de mariage, on a retapé une malle achetée en brocante ensemble !
Ceux qui nous connaissent comprennent l’exploit sachant que nous ne sommes absolument pas manuels ! Mais nous l’avons fait ; c’est imparfait mais tellement beau à mes yeux !!
Et cette malle on l’espère racontera une nouvelle histoire.
J’achète les légumes moches aussi, je vends et achète sur Vinted…
Avec tout ça, je me rends également compte qu’être pauvre est une perception parfois (socialement et non économiquement car économiquement c’est une réalité, comprenons nous bien) car là où avant mes actions étaient perçues comme émanant d’une personne pauvre me donne un air « bobo » désormais.
De pauvre à bobo il n’y a qu’un pas de langage et une perception parfois !